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Nord contre Sud - ebook
Wydawnictwo:
Data wydania:
10 września 2019
Format ebooka:
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Nord contre Sud - ebook
C’est un roman d’aventures de l’écrivain français Jules Verne. Guerre civile aux États-Unis, entre les États du Sud esclaves et les pays du Nord industrialisés. L’action se déroule dans la splendide Floride exotique. Parallèlement aux actions militaires du roman, de nombreux incidents mystérieux sont décrits...
Kategoria: | Classic Literature |
Język: | Inny |
Zabezpieczenie: |
Watermark
|
ISBN: | 978-83-8176-283-0 |
Rozmiar pliku: | 2,8 MB |
FRAGMENT KSIĄŻKI
Table des matières
PREMIÈRE PARTIE
CHAPTER I
CHAPTER II
CHAPTER III
CHAPTER IV
CHAPTER V
CHAPTER VI
CHAPTER VII
CHAPTER VIII
CHAPTER IX
CHAPTER X
CHAPTER XI
CHAPTER XII
CHAPTER XIII
CHAPTER XIV
CHAPTER XV
DEUXIÈME PARTIE
CHAPTER I
CHAPTER II
CHAPTER III
CHAPTER IV
CHAPTER V
CHAPTER VI
CHAPTER VII
CHAPTER VIII
CHAPTER IX
CHAPTER X
CHAPTER XI
CHAPTER XII
CHAPTER XIII
CHAPTER XIV
CHAPTER XV
CHAPTER XVIPREMIÈRE PARTIE
I
À bord du steam-boat «Shannon»
La Floride, qui avait été annexée à la grande fédération américaine en 1819, fut érigée en État quelques années plus tard. Par cette annexion, le territoire de la République s'accrut de soixante-sept mille milles carrés. Mais l'astre floridien ne brille que d'un éclat secondaire au firmament des trente-sept étoiles qui constellent le pavillon des États-Unis d'Amérique.
Ce n'est qu'une étroite et basse langue de terre, cette Floride. Son peu de largeur ne permet pas aux rivières qui l'arrosent – le Saint-John excepté – d'y acquérir quelque importance. Avec un relief si peu accusé, les cours d'eau n'ont pas la pente nécessaire pour y devenir rapides. Point de montagnes à sa surface. À peine quelques lignes de ces «bluffs» ou collines, si nombreux dans la région centrale et septentrionale de l'Union. Quant à sa forme, on peut la comparer à une queue de castor qui trempe dans l'Océan, entre l'Atlantique à l'est et le golfe du Mexique à l'ouest.
La Floride n'a donc aucun voisin, si ce n'est la Géorgie dont la frontière, vers le nord, confine à la sienne. Cette frontière forme l'isthme qui rattache la péninsule au continent.
En somme, la Floride se présente comme une contrée à part, étrange même, avec ses habitants moitié Espagnols, moitié Américains, et ses Indiens Séminoles, bien différents de leurs congénères du Far- West. Si elle est aride, sablonneuse, presque toute bordée de dunes formées par les atterrissements successifs de l'Atlantique sur le littoral du sud, sa fertilité est merveilleuse à la surface des plaines septentrionales. Son nom, elle le justifie à souhait. La flore y est superbe, puissante, d'une exubérante variété. Cela tient, sans doute, à ce que cette portion du territoire est arrosée par le Saint-John. Ce fleuve s'y déroule largement, du sud au nord, sur un parcours de deux cent cinquante milles, dont cent sept sont aisément navigables jusqu'au lac Georges. La longueur, qui manque aux rivières transversales, ne lui fait point défaut, grâce à son orientation. De nombreux rios l'enrichissent en s'y mêlant au fond des criques multiples de ses deux rives. Le Saint- John est donc la principale artère du pays. Elle le vivifie de ses eaux – ce sang qui coule dans les veines terrestres.
Le 7 février 1862, le steam-boat Shannon descendait le Saint- John. À quatre heures du soir, il devait faire escale au petit bourg de Picolata, après avoir desservi les stations supérieures du fleuve et les divers forts des comtés de Saint-Jean et de Putnam. Quelques milles au delà, il allait entrer dans le comté de Duval, qui se développe jusqu'au comté de Nassau, délimité par la rivière dont il a pris le nom.
Picolata, par elle-même, n'a pas grande importance; mais ses alentours sont riches en plantations d'indigo, en rizières, en champs de cotonniers et de cannes à sucre, en immenses cyprières. Aussi, les habitants n'y manquent-ils point dans un assez large rayon. D'ailleurs, sa situation lui vaut un mouvement relatif de marchandises et de voyageurs. C'est le point d'embarquement de Saint-Augustine, une des principales villes de la Floride orientale, située à quelque douze milles, sur cette partie du littoral océanien que défend la longue île d'Anastasia. Un chemin presque droit met en communication le bourg et la ville.
Ce jour-là, aux abords de l'escale de Picolata, on eût compté un plus grand nombre de voyageurs qu'à l'ordinaire. Quelques rapides voitures, des «stages», sortes de véhicules à huit places, attelés de quatre ou six mules qui galopent comme des enragées sur cette route, à travers le marécage, les avaient amenés de Saint- Augustine. Il importait de ne point manquer le passage du steam- boat, si l'on ne voulait éprouver un retard d'au moins quarante- huit heures, avant d'avoir pu regagner les villes, bourgs, forts ou villages bâtis en aval. En effet, le _Shannon _ne dessert pas quotidiennement les deux rives du Saint-John, et, à cette époque, il était seul à faire le service de transport. Il faut donc être à Picolata, au moment où il y fait escale. Aussi, les voitures avaient-elles déposé, une heure avant, leur contingent de passagers.
En ce moment, il s'en trouvait une cinquantaine sur l'appontement de Picolata. Ils attendaient, non sans causer avec une certaine animation. On eut pu remarquer qu'ils se divisaient en deux groupes, peu enclins à se rapprocher l'un de l'autre. Était-ce donc quelque grave affaire d'intérêt, quelque compétition politique, qui les avait attirés à Saint-Augustine? En tout cas, on peut affirmer que l'entente ne s'était point faite entre eux. Venus en ennemis, ils s'en retournaient de même. Cela ne se voyait que trop aux regards irrités qui s'échangeaient, à la démarcation établie entre les deux groupes, à quelques paroles malsonnantes dont le sens provocateur semblait n'échapper à personne.
Cependant de longs sifflets venaient de percer l'air en amont du fleuve. Bientôt le _Shannon _apparut au détour d'un coude de la rive droite, un demi-mille au-dessus de Picolata. D'épaisses volutes, s'échappant de ses deux cheminées, couronnaient les grands arbres que le vent de mer agitait sur la rive opposée. Sa masse mouvante grossissait rapidement. La marée venait de renverser. Le courant de flot, qui avait retardé sa descente depuis trois ou quatre heures, la favorisait maintenant en ramenant les eaux du Saint-John vers son embouchure.
Enfin la cloche se fit entendre. Les roues, contrebattant la surface du fleuve, arrêtèrent le _Shannon, _qui vint se ranger près de l'appontement au rappel de ses amarres.
L'embarquement se fit aussitôt avec une certaine hâte. Un des groupes passa le premier à bord, sans que l'autre groupe cherchât à le devancer. Cela tenait, sans doute, à ce que celui-ci attendait un ou plusieurs passagers en retard, qui risquaient de manquer le bateau, car deux ou trois hommes s'en détachèrent pour aller jusqu'au quai de Picolata, en un point où débouche la route de Saint-Augustine. De là, ils regardaient dans la direction de l'est, en gens visiblement impatientés.
Et ce n'était pas sans raison, car le capitaine du _Shannon, _posté sur la passerelle, criait:
«Embarquez! Embarquez!
C’est un échantillon gratuit. S'il vous plaît acheter la version complète du livre pour continuer.
PREMIÈRE PARTIE
CHAPTER I
CHAPTER II
CHAPTER III
CHAPTER IV
CHAPTER V
CHAPTER VI
CHAPTER VII
CHAPTER VIII
CHAPTER IX
CHAPTER X
CHAPTER XI
CHAPTER XII
CHAPTER XIII
CHAPTER XIV
CHAPTER XV
DEUXIÈME PARTIE
CHAPTER I
CHAPTER II
CHAPTER III
CHAPTER IV
CHAPTER V
CHAPTER VI
CHAPTER VII
CHAPTER VIII
CHAPTER IX
CHAPTER X
CHAPTER XI
CHAPTER XII
CHAPTER XIII
CHAPTER XIV
CHAPTER XV
CHAPTER XVIPREMIÈRE PARTIE
I
À bord du steam-boat «Shannon»
La Floride, qui avait été annexée à la grande fédération américaine en 1819, fut érigée en État quelques années plus tard. Par cette annexion, le territoire de la République s'accrut de soixante-sept mille milles carrés. Mais l'astre floridien ne brille que d'un éclat secondaire au firmament des trente-sept étoiles qui constellent le pavillon des États-Unis d'Amérique.
Ce n'est qu'une étroite et basse langue de terre, cette Floride. Son peu de largeur ne permet pas aux rivières qui l'arrosent – le Saint-John excepté – d'y acquérir quelque importance. Avec un relief si peu accusé, les cours d'eau n'ont pas la pente nécessaire pour y devenir rapides. Point de montagnes à sa surface. À peine quelques lignes de ces «bluffs» ou collines, si nombreux dans la région centrale et septentrionale de l'Union. Quant à sa forme, on peut la comparer à une queue de castor qui trempe dans l'Océan, entre l'Atlantique à l'est et le golfe du Mexique à l'ouest.
La Floride n'a donc aucun voisin, si ce n'est la Géorgie dont la frontière, vers le nord, confine à la sienne. Cette frontière forme l'isthme qui rattache la péninsule au continent.
En somme, la Floride se présente comme une contrée à part, étrange même, avec ses habitants moitié Espagnols, moitié Américains, et ses Indiens Séminoles, bien différents de leurs congénères du Far- West. Si elle est aride, sablonneuse, presque toute bordée de dunes formées par les atterrissements successifs de l'Atlantique sur le littoral du sud, sa fertilité est merveilleuse à la surface des plaines septentrionales. Son nom, elle le justifie à souhait. La flore y est superbe, puissante, d'une exubérante variété. Cela tient, sans doute, à ce que cette portion du territoire est arrosée par le Saint-John. Ce fleuve s'y déroule largement, du sud au nord, sur un parcours de deux cent cinquante milles, dont cent sept sont aisément navigables jusqu'au lac Georges. La longueur, qui manque aux rivières transversales, ne lui fait point défaut, grâce à son orientation. De nombreux rios l'enrichissent en s'y mêlant au fond des criques multiples de ses deux rives. Le Saint- John est donc la principale artère du pays. Elle le vivifie de ses eaux – ce sang qui coule dans les veines terrestres.
Le 7 février 1862, le steam-boat Shannon descendait le Saint- John. À quatre heures du soir, il devait faire escale au petit bourg de Picolata, après avoir desservi les stations supérieures du fleuve et les divers forts des comtés de Saint-Jean et de Putnam. Quelques milles au delà, il allait entrer dans le comté de Duval, qui se développe jusqu'au comté de Nassau, délimité par la rivière dont il a pris le nom.
Picolata, par elle-même, n'a pas grande importance; mais ses alentours sont riches en plantations d'indigo, en rizières, en champs de cotonniers et de cannes à sucre, en immenses cyprières. Aussi, les habitants n'y manquent-ils point dans un assez large rayon. D'ailleurs, sa situation lui vaut un mouvement relatif de marchandises et de voyageurs. C'est le point d'embarquement de Saint-Augustine, une des principales villes de la Floride orientale, située à quelque douze milles, sur cette partie du littoral océanien que défend la longue île d'Anastasia. Un chemin presque droit met en communication le bourg et la ville.
Ce jour-là, aux abords de l'escale de Picolata, on eût compté un plus grand nombre de voyageurs qu'à l'ordinaire. Quelques rapides voitures, des «stages», sortes de véhicules à huit places, attelés de quatre ou six mules qui galopent comme des enragées sur cette route, à travers le marécage, les avaient amenés de Saint- Augustine. Il importait de ne point manquer le passage du steam- boat, si l'on ne voulait éprouver un retard d'au moins quarante- huit heures, avant d'avoir pu regagner les villes, bourgs, forts ou villages bâtis en aval. En effet, le _Shannon _ne dessert pas quotidiennement les deux rives du Saint-John, et, à cette époque, il était seul à faire le service de transport. Il faut donc être à Picolata, au moment où il y fait escale. Aussi, les voitures avaient-elles déposé, une heure avant, leur contingent de passagers.
En ce moment, il s'en trouvait une cinquantaine sur l'appontement de Picolata. Ils attendaient, non sans causer avec une certaine animation. On eut pu remarquer qu'ils se divisaient en deux groupes, peu enclins à se rapprocher l'un de l'autre. Était-ce donc quelque grave affaire d'intérêt, quelque compétition politique, qui les avait attirés à Saint-Augustine? En tout cas, on peut affirmer que l'entente ne s'était point faite entre eux. Venus en ennemis, ils s'en retournaient de même. Cela ne se voyait que trop aux regards irrités qui s'échangeaient, à la démarcation établie entre les deux groupes, à quelques paroles malsonnantes dont le sens provocateur semblait n'échapper à personne.
Cependant de longs sifflets venaient de percer l'air en amont du fleuve. Bientôt le _Shannon _apparut au détour d'un coude de la rive droite, un demi-mille au-dessus de Picolata. D'épaisses volutes, s'échappant de ses deux cheminées, couronnaient les grands arbres que le vent de mer agitait sur la rive opposée. Sa masse mouvante grossissait rapidement. La marée venait de renverser. Le courant de flot, qui avait retardé sa descente depuis trois ou quatre heures, la favorisait maintenant en ramenant les eaux du Saint-John vers son embouchure.
Enfin la cloche se fit entendre. Les roues, contrebattant la surface du fleuve, arrêtèrent le _Shannon, _qui vint se ranger près de l'appontement au rappel de ses amarres.
L'embarquement se fit aussitôt avec une certaine hâte. Un des groupes passa le premier à bord, sans que l'autre groupe cherchât à le devancer. Cela tenait, sans doute, à ce que celui-ci attendait un ou plusieurs passagers en retard, qui risquaient de manquer le bateau, car deux ou trois hommes s'en détachèrent pour aller jusqu'au quai de Picolata, en un point où débouche la route de Saint-Augustine. De là, ils regardaient dans la direction de l'est, en gens visiblement impatientés.
Et ce n'était pas sans raison, car le capitaine du _Shannon, _posté sur la passerelle, criait:
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