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Cinq semaines en ballon - ebook
Cinq semaines en ballon - ebook
Cinq semaines en ballon – l’une des œuvres les plus fascinantes du grand Jules Verne, a déjà connu une grande popularité. L’histoire des aventures dangereuses de la Trinité, qui a décidé de voyager par aérostat, est racontée dans ce roman fabuleux sur fond de peintures exotiques de l’Afrique – un monde animal étonnant, des rites et des croyances étranges des tribus qui l’habitent. Un livre brillant, riche et impressionnant sans défauts
Kategoria: | Classic Literature |
Język: | Inny |
Zabezpieczenie: |
Watermark
|
ISBN: | 978-83-8176-221-2 |
Rozmiar pliku: | 2,6 MB |
FRAGMENT KSIĄŻKI
CHAPITRE I
CHAPITRE II
CHAPITRE III
CHAPITRE IV
CHAPITRE V
CHAPITRE VI
CHAPITRE VII
CHAPITRE VIII
CHAPITRE IX
CHAPITRE X
CHAPITRE XI
CHAPITRE XII
CHAPITRE XIII
CHAPITRE XIV
CHAPITRE XV
CHAPITRE XVI
CHAPITRE XVII
CHAPITRE XVIII
CHAPITRE XIX
CHAPITRE XX
CHAPITRE XXI
CHAPITRE XXII
CHAPITRE XXIII
CHAPITRE XXIV
CHAPITRE XXV
CHAPITRE XXVI
CHAPITRE XXVII
CHAPITRE XXVIII
CHAPITRE XXIX
CHAPITRE XXX
CHAPITRE XXXI
CHAPITRE XXXII
CHAPITRE XXXIII
CHAPITRE XXXIV
CHAPITRE XXXV
CHAPITRE XXXVI
CHAPITRE XXXVII
CHAPITRE XXXVIII
CHAPITRE XXXIX
CHAPITRE XL
CHAPITRE XLI
CHAPITRE XLII
CHAPITRE XLIII
CHAPITRE XLIVCHAPITRE I
La fin d'un discours très applaudi.—Présentation du docteur Samuel Fergusson—« Excelsior. »—Portrait en pied du docteur.—Un fataliste convaincu.—Dîner au Traveller's club.—Nombreux toasts de circonstance
Il y avait une grande affluence d'auditeurs, le 14 janvier 1862, à la séance de la Société royale géographique de Londres, Waterloo place, 3. Le président, sir Francis M , faisait à ses honorables collègues une importante communication dans un discours fréquemment interrompu par les applaudissements.
Ce rare morceau d'éloquence se terminait enfin par quelques phrases ronflantes dans lesquelles le patriotisme se déversait à pleines périodes ;
« L'Angleterre a toujours à la tête des nations (car, on l'a remarqué, les nations marchent universellement à la tête les unes des autres), par l'intrépidité de ses voyageurs dans la voie des découvertes géographiques. -(Assentiments nombreux.) Le docteur Samuel Fergusson, l'un de ses glorieux enfants, ne faillira pas à son origine. (De toutes parts : Non ! non !) Cette tentative, si elle réussit (elle réussira !) reliera, en les complétant, les notions éparses de la cartologie africaine (véhémente approbation), et si elle échoue (jamais ! jamais !), elle restera du moins comme l'un des plus audacieuses conceptions du génie humain ! (Trépignements frénétiques.) »
—Hourra ! hourra ! fit l'assemblée électrisée par ces émouvantes paroles.
—Hourra pour l'intrépide Fergusson !» s'écria l'un des membres les plus expansifs de l'auditoire.
Des cris enthousiastes retentirent. Le nom de Fergusson éclata dans toutes les bouches, et nous sommes fondés à croire qu'il gagna singulièrement à passer par des gosiers anglais. La salle des séances en fut ébranlée.
Ils étaient là pourtant, nombreux, vieillis, fatigués, ces intrépides voyageurs que leur tempérament mobile promena dans les cinq parties du monde ! Tous, plus ou moins, physiquement ou moralement, ils avaient échappé aux naufrages, aux incendies. aux tomahawks de l'Indien, aux casse-têtes du sauvage, au poteau du supplice, aux estomacs de la Polynésie ! Mais rien ne put comprimer les battements de leurs coeurs pendant le discours de sir Francis M..., et, de mémoire humaine, ce fut là certainement le plus beau succès oratoire de la Société royale géographique de Londres Mais, en Angleterre, l'enthousiasme ne s'en tient pas seulement aux paroles. Il bat monnaie plus rapidement encore que le balancier de « the Royal Mint . » Une indemnité d'encouragement fut votée, séance tenante, en faveur du docteur Fergusson, et s'éleva au chiffre de deux mille cinq cents livres. L'importance de la somme se proportionnait à l'importance de l'entreprise.
L'un des membres de la Société interpella le président sur la question de savoir si le docteur Fergusson ne serait pas officiellement présenté.
« Le docteur se tient à la disposition de l'assemblée, répondit sir Francis M
—Qu'il entre ! s'écria-t-on, qu'il entre ! Il est bon de voir par ses propres yeux un homme d'une audace aussi extraordinaire !
—Peut-être cette incroyable proposition, dit un vieux commodore apoplectique, n'a-t-elle eu d'autre but que de nous mystifier !
—Et si le docteur Fergusson n'existait pas ! cria une voix malicieuse.
—Il faudrait l'inventer, répondit un membre plaisant de cette grave Société.
—Faites entrer le docteur Fergusson, » dit simplen1ent sir Francis M...
Et le docteur entra au milieu d'un tonnerre d'applaudissements, pas le moins du monde ému d'ailleurs.
C'était un homme d'une quarantaine d'années, de taille et de constitution ordinaires ; son tempérament sanguin se trahissait par une coloration forcée du visage, il avait une figure froide, aux traits réguliers, avec un nez fort, le nez en proue de vaisseau de l'homme prédestiné aux découvertes ; ses yeux fort doux, plus intelligents que hardis, donnaient un grand charme à sa physionomie ; ses bras étaient longs, et ses pieds se posaient à terre avec l'aplomb du grand marcheur.
La gravité calme respirait dans toute la personne du docteur, et l'idée ne venait pas à l'esprit qu'il put être l'instrument de la plus innocente mystification.
Aussi, les hourras et les applaudissements ne cessèrent qu'au moment où le docteur Fergusson réclama le silence par un geste aimable. Il se dirigea vers le fauteuil préparé pour sa présentation ; puis, debout, fixe, le regard énergique, il leva vers le ciel l'index de la main droite ; ouvrit la bouche et prononça ce seul mot :
« Excelsior ! »
Non ! jamais interpellation inattendue de MM. Bright et Cobden, jamais demande de fonds extraordinaires de lord Palmerston pour cuirasser les rochers de l'Angleterre, n'obtinrent un pareil succès. Le discours de sir Francis M... était dépassé, et de haut. Le docteur se montrait à la fois sublime, grand, sobre et mesuré ; il avait dit le mot de la situation :
« Excelsior ! »
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