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Hector Servadac - ebook
Hector Servadac - ebook
Roman d’aventures du grand écrivain Jules Verne sur le capitaine des troupes françaises Hector Servadac et ses amis qui, à la suite d’une catastrophe sans précédent, se sont retrouvés dans une comète survolant la Terre, capturant une petite partie de la terre et de l’océan. L’intrigue du roman – à la manière de Jules Verne – est pleine d’événements qui menacent la vie des héros. Mais, comme toujours, le dévouement, le sens commun et l’érudition mènent les héros à la fin heureuse d’un extraordinaire voyage dans l’espace.
Kategoria: | Classic Literature |
Język: | Inny |
Zabezpieczenie: |
Watermark
|
ISBN: | 978-83-8176-229-8 |
Rozmiar pliku: | 2,6 MB |
FRAGMENT KSIĄŻKI
PREMIÈRE PARTIE
I. Le comte : « Voici ma carte ! » – Le capitaine : « Voici la mienne ! »
II. Dans lequel on photographie physiquement et moralement le capitaine Servadac et son ordonnance Ben-Zouf
III. Où l’on verra que l’inspiration poétique du capitaine Servadac est interrompue par un choc malencontreux
IV. Qui permet au lecteur de multiplier à l’infini les points d’exclamation et d’interrogation !
V. Dans lequel il est parlé de quelques modifications apportées à l’ordre physique, sans qu’on puisse en indiquer la cause
VI. Qui engage le lecteur à suivre le capitaine Servadac pendant sa première excursion sur son nouveau domaine
VII. Dans lequel Ben-Zouf croit devoir se plaindre de la négligence du gouverneur général à son égard
VIII. Où il est question de Vénus et de Mercure, qui menacent de devenir des planètes d’achoppement
IX. Dans lequel le capitaine Servadac pose une série de demandes qui restent sans réponses
X. Où, la lunette aux yeux, la sonde à la main, on cherche à retrouver quelques vestiges de la province d’Alger
XI. Où le capitaine Servadac retrouve, épargné par la catastrophe, un îlot qui n’est qu’une tombe
XII. Dans lequel, après avoir agi en marin, le lieutenant Procope s’en remet à la volonté de Dieu
XIII. Où il est question du brigadier Murphy, du major Oliphant, du caporal Pim, et d’un projectile qui se perd au-delà de l’horizon
XIV. Qui montre une certaine tension dans les relations internationales et aboutit à une déconvenue géographique
XV. Dans lequel on discute pour arriver à découvrir une vérité dont on s’approche peut-être !
XVI. Dans lequel on verra le capitaine Servadac tenir dans sa main tout ce qui reste d’un vaste continent
XVII. Qui pourrait sans inconvénient être très justement intitulé : du même aux mêmes
XVIII. Qui traite de l’accueil fait au gouverneur général de l’île Gourbi et des événements qui se sont accomplis pendant son absence
XIX. Dans lequel le capitaine Servadac est reconnu gouverneur général de Gallia à l’unanimité des voix, y compris la sienne
XX. Qui tend à prouver qu’en regardant bien, on finit toujours par apercevoir un feu à l’horizon
XXI. Où l’on verra quelle charmante surprise la nature fait, un beau soir, aux habitants de Gallia
XXII. Qui se termine par une petite expérience assez curieuse de physique amusante
XXIII. Qui traite d’un événement de haute importance, lequel met en émoi toute la colonie Gallienne
XXIV. Dans lequel le capitaine Servadac et le lieutenant Procope apprennent enfin le mot de cette énigme cosmographique
DEUXIÈME PARTIE
I. Dans lequel on présente sans cérémonie le trente-sixième habitant du sphéroïde gallien
II. Dont le dernier mot apprend au lecteur ce que, sans doute, il avait déjà deviné
III. Quelques variations sur le vieux thème si connu des comètes du monde solaire et autres
IV. Dans lequel on verra Palmyrin Rosette tellement enchanté de son sort que cela donne beaucoup à réfléchir
V. Dans lequel l’élève Servadac est assez malmené par le professeur Palmyrin Rosette
VI. Dans lequel on verra que Palmyrin Rosette est fondé à trouver insuffisant le matériel de la colonie
VII. Où l’on verra qu’Isac trouve une magnifique occasion de prêter son argent à plus de dix-huit cents pour cent
VIII. Dans lequel le professeur et ses élèves jonglent avec les sextillions, les quintillions et autres multiples des milliards
IX. Dans lequel il sera uniquement question de Jupiter, surnommé le grand troubleur de comètes
X. Dans lequel il sera nettement établi qu’il vaut mieux trafiquer sur la terre que sur Gallia
XI. Dans lequel le monde savant de Gallia se lance, en idée, au milieu des infinis de l’espace
XII. Comment on célébra le 1er janvier sur Gallia, et de quelle façon se termina ce jour de fête
XIII. Dans lequel le capitaine Servadac et ses compagnons font la seule chose qu’il y eut à faire
XIV. Qui prouve que les humains ne sont pas faits pour graviter à deux cent vingt millions de lieues du soleil
XV. Où se fait le récit des premières et dernières relations qui s’établirent entre Palmyrin Rosette et Isac Hakhabut
XVI. Dans lequel le capitaine Servadac et Ben-Zouf partent et reviennent comme ils étaient partis
XVII. Qui traite de la grande question du retour à la terre et de la proposition hardie qui fut faite par le lieutenant Procope
XVIII. Dans lequel on verra que les galliens se préparent à contempler d’un peu haut l’ensemble de leur astéroïde
XIX. Dans lequel on chiffre, minute par minute, les sensations et impressions des passagers de la nacelle
XX. Qui, contrairement à toutes les règles du roman, ne se termine pas par le mariage du hérosPREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
LE COMTE : « VOICI MA CARTE. » – LE CAPITAINE : « VOICI LA MIENNE. »
« Non, capitaine, il ne me convient pas de vous céder la place !
– Je le regrette, monsieur le comte, mais vos prétentions ne modifieront pas les miennes !
– Vraiment ?
– Vraiment.
– Je vous ferai cependant remarquer que je suis incontestablement, le premier en date !
– Et moi, je répondrai que, en pareille matière, l’ancienneté ne peut créer aucun droit.
– Je saurai bien vous forcer à me céder la place, capitaine.
– Je ne le crois pas, monsieur le comte.
– J’imagine qu’un coup d’épée...
– Pas plus qu’un coup de pistolet...
– Voici ma carte !
– Voici la mienne ! »
Après ces paroles, qui partirent comme des ripostes d’escrime, deux cartes furent échangées entre les deux adversaires. L’une portait :
Hector Servadac,
Capitaine d’état-major.
Mostaganem.
L’autre :
Comte Wasseli Timascheff,
À bord de la goëlette Dobryna.
Au moment de se séparer :
« Où mes témoins rencontreront-ils les vôtres ? demanda le comte Timascheff.
– Aujourd’hui, à deux heures, si vous le voulez bien, répondit Hector Servadac, à l’État-Major.
– À Mostaganem ?
– À Mostaganem. »
Cela dit, le capitaine Servadac et le comte Timascheff se saluèrent courtoisement.
Mais, au moment où ils allaient se quitter, une dernière observation fut faite par le comte Timascheff.
« Capitaine, dit-il, je pense qu’il convient de tenir secrète la véritable cause de notre rencontre ?
– Je le pense aussi, répondit Servadac.
– Aucun nom ne sera prononcé !
– Aucun.
– Et alors le prétexte ?
– Le prétexte ? – Une discussion musicale, si vous le voulez bien, monsieur le comte.
– Parfaitement, répondit le comte Timascheff. J’aurai tenu pour Wagner, – ce qui est dans mes idées !
– Et moi, pour Rossini, – ce qui est dans les miennes, » répliqua en souriant le capitaine Servadac.
Puis, le comte Timascheff et l’officier d’état-major, s’étant salués une dernière fois, se séparèrent définitivement.
Cette scène de provocation venait de se passer, vers midi, à l’extrémité d’un petit cap de cette partie de la côte algérienne comprise entre Tenez et Mostaganem, et à trois kilomètres environ de l’embouchure du Chéliff. Ce cap dominait la mer d’une vingtaine de mètres, et les eaux bleues de la Méditerranée venaient mourir à ses pieds, en léchant les roches de la grève, rougies par l’oxyde de fer. On était au 31 décembre. Le soleil, dont les obliques rayons semaient ordinairement de paillettes éblouissantes toutes les saillies du littoral, était alors voilé par un opaque rideau de nuages. De plus, d’épaisses brumes couvraient la mer et le continent. Ces brouillards, qui, par une circonstance inexplicable, enveloppaient le globe terrestre depuis plus de deux mois, ne laissaient pas de gêner les communications entre les divers continents. Mais à cela, il n’y avait rien à faire.
Le comte Wassili Timascheff, en quittant l’officier d’état-major, se dirigea vers un canot, armé de quatre avirons, qui l’attendait dans une des petites criques de la côte. Dès qu’il y eut pris place, la légère embarcation déborda, afin de rallier une goëlette de plaisance qui, sa brigantine bordée et sa trinquette traversée au vent, l’attendait à quelques encâblures.
Quant au capitaine Servadac, il appela d’un signe un soldat, resté à vingt pas de lui. Ce soldat, tenant en main un magnifique cheval arabe, s’approcha sans prononcer une parole. Le capitaine Servadac, s’étant lestement mis en selle, se dirigea vers Mostaganem, suivi de son ordonnance, qui montait un cheval non moins rapide que le sien.
Il était midi et demi lorsque les deux cavaliers passèrent le Chéliff, sur le pont que le génie avait construit récemment. Une heure trois quarts sonnaient au moment où leurs chevaux, blancs d’écume, s’élançaient à travers la porte de Mascara, l’une des cinq entrées ménagées dans l’enceinte crénelée de la ville.
En cette année-là, Mostaganem comptait environ quinze mille habitants, dont trois mille Français. C’était toujours un des chefs-lieux d’arrondissement de la province d’Oran et aussi un chef-lieu de subdivision militaire. Là se fabriquaient encore des pâtes alimentaires, des tissus précieux, des sparteries ouvrées, des objets de maroquinerie. De là s’exportaient pour la France des grains, des cotons, des laines, des bestiaux, des figues, des raisins. Mais, à cette époque, on eût vainement cherché trace de l’ancien mouillage sur lequel, autrefois, les navires ne pouvaient tenir par les mauvais vents d’ouest et de nord-ouest. Mostaganem possédait actuellement un port bien abrité, qui lui permettait d’utiliser tous les riches produits de la Mina et du bas Chéliff.
C’était même grâce à ce refuge assuré que la goëlette Dobryna avait pu se risquer à hiverner sur cette côte, dont les falaises n’offrent aucun abri. Là, en effet, depuis deux mois, on voyait flotter à sa corne le pavillon russe, et, en tête de son grand mât, le guidon du yacht Club de France, avec ce signal distinctif : M.C.W.T.
Le capitaine Servadac, dès qu’il eut franchi l’enceinte de la ville, gagna le quartier militaire de Matmore. Là il ne tarda pas à rencontrer un commandant du 2 tirailleurs et un capitaine du 8 d’artillerie, – deux camarades sur lesquels il pouvait compter.
Ces officiers écoutèrent gravement la demande que leur fit Hector Servadac de lui servir de témoins dans l’affaire en question, mais ils ne laissèrent pas de sourire légèrement, lorsque leur ami donna pour le véritable prétexte de cette rencontre une simple discussion musicale intervenue entre lui et le comte Timascheff.
« Peut-être pourrait-on arranger cela ? fit observer le commandant du 2 tirailleurs.
– Il ne faut même pas l’essayer, répondit Hector Servadac.
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